Biographie

1883   Naissance de Raymond Aynaud, dit Bils (*), à Mandelieu-les-Thermes le 15 août.

1898   Très tôt il veut devenir peintre. A l’âge de 15 ans il entre à l’école des Arts-Décoratifs à Paris.

1899   Pour subvenir aux besoins de sa famille, il quitte les Arts-Décoratifs et devient commis dans un Cabinet d’Agent de change à Paris. Employé à mi-temps il peut continuer à peindre et à dessiner. Il couvre l’actualité par le dessin de Presse. Il devient le collaborateur des principaux journaux humoristiques : « la Vie Parisienne », le « Comoedia Illustré », puis « Le Rire », « Fantasio », « Ridendo ».

1903 – 1905 Service militaire à Laval.

1906 Dessinateur judiciaire il réalise de nombreux dessins sur les avocats et leurs clients. Il couvre le procès de la réhabilitation d’Alfred Dreyfus.

1908 – 1909   Série de portraits dans un album sur l’Opéra dont de nombreuses caricatures de musiciens pour la revue S.I.M (Société Internationale de Musique).

1914   Mobilisé le 2 août, il est sergent au 353ème régiment d’infanterie. Affecté au régiment qui défend Bois-le-Prêtre, crayon en main, malgré la violence des combats, son talent s’affirme avec une série de scènes de la vie des tranchées.

Il devient l’illustrateur du Poilu et du Rire rouge. Il est également dessinateur des journaux de tranchées : Le Tuyau, La Roulante, Bellica, Le Tord-boyaux, La Baïonnette, Le Miroir, Le Ver luisant.

1915   Le journal « Le Temps » écrit : « Nous avons trouvé l’an dernier une remarquable saveur aux croquis documentaires d’un fantassin, le Sergent Bils. Nous trouvons sous la même signature cette année des œuvres décisives ».

Dans l’ensemble qu’il expose et dont tous les motifs ont été empruntés au Bois-le-Prêtre, il y a quelques aquarelles surprenantes de vérité, de vie, de justesse. Des morceaux envoyés du front, ceux-là seuls détiennent la note émouvante.
Tous les autres sont d’une joyeuse et douce ironie. En se regardant, le poilu des tranchées a le sourire, et la finesse malicieuse avec laquelle il s’analyse est charmante».
Sur le front, entre deux actions militaires à Marbache, à Montauville et en Alsace, fin 2017 début 2018, il continu de croquer prisonniers et compagnons d’infortune. Le 2 janvier 2018, le journal « Le Temps » écrit :
« le sapeur Bils, qui n’a pas quitté depuis le début la région de l’Argonne, nous envoie de là-bas de curieux croquis de prisonniers ».

1917   Expose au « Salon des Humoristes ». Il y exposera chaque année jusqu’après la seconde guerre. Il y rencontrera le peintre Théophile Alexandre Steinlen dont il sera l’ami.

Acquisition par le Ministère de « l’Instruction Publique et des Beaux-Arts » d’une aquarelle intitulé « Une pipe » exposée au « Salon des Humoristes », et d’une aquarelle intitulée “La Ferme Sainte-Evre” par la Ville de Paris (Direction des Beaux-Arts et des Musées).

1919   Poursuit sa carrière de dessinateur de presse dans « Le Petit Parisien », « L’Assiette au beurre », « Paris Journal », « Gringoire », « Comoedia illustré ».  Au gré de l’actualité, il saisit sur le vif les traits des hommes et des femmes des milieux de la Bourse, du Barreau, de la Politique, de la Musique, du Théâtre, du Cirque.

1921 Bils est nommé Officier d’Académie.

1926   « Exposition des Peintres de Cirque » au Cirque d’Hiver. Ses dessins de clowns, tout particulièrement ceux des frères FRATELLINI, sont très remarqués.

1928   Expose des dessins au « Salon des Dessinateurs Parlementaires », au premier « Salon de la Bourse » et une grande toile au “Salon des Humoristes”. En juin, il s’installe au 60 Boulevard de Clichy à Montmartre, dans un petit trois pièces, sans salle d’eau comme la plupart des logements à l’époque. L’une des pièces lui sert d’atelier. Il y restera jusqu’à la fin de sa vie.

1930 Il couvre le congrès socialiste. Ses “gueules” sont publiées dans La Nouvelle revue socialiste.

1931   Connaît un succès avec ses dessins du célèbre clown suisse GRÖCK dont il sera l’ami.

Publication « La Bourse – 26 avril 1931 » collectif d’humoristes : Ray Ordner, Paul Ordner, Sissi, Roby, Vermont et Bils – album broché tiré à 200 exemplaires numérotés sur simili Japon (44 pages).

1932   Acquisition par le Musée de la Guerre de plusieurs dessins réalisés sur le front.

1933   Publication « Types du faubourg » par Bils (31 pages) – présentation de Michel Muray.

1934   Expose au « Salon des Humoristes » et au “Salon de peinture des Boursiers” une toile vigoureuse représentant au premier plan un manifestant gisant sur le pavé et la silhouette du Palais-Bourbon en toile de fond, figurant la tragique échauffourée de la soirée du 6 février, et pour légende ce simple mot : « Concorde !! ».

La même année, il couvre le procès STAVISKY. Le journal « Candide » écrira : « Parmi les dessinateurs qui se sont transformés en accusateurs publics (..) en faisant claquer le fouet de la satire, il faut citer Bils ». Un de ses dessins exposé au « Salon des Humoristes » représentant Madame STAVISKY à la barre sera décroché par la police. Un autre dessin évoque l’assassinat d’Albert Prince, Conseiller à la cour d’appel de Paris, sur une voie de chemin de fer, une flaque de sang et cette légende : “le rouge est mis”.

1935 Il présente une liste aux élections municipales dans le quartier des Grandes-Carrières dans le 18e arrondissement de Paris sous l’étiquette républicain indépendant, dessinant lui-même ses affiches. Il obtient 63 voix. 

1939 En septembre Bils est à nouveau mobilisé. Il est envoyé à Toulouse où il travaille aux archives de l’armée.

1941   Expose au « Salon d’Automne » quatre tableaux sur Montmartre : « Le Sacré-Cœur », « Rue des Saules », « Place du Tertre » et « Impasse Trainée ».

1944   Abandonne la carrière de dessinateur de Presse et se consacre à la peinture paysagiste. Il sillonne les rues de la Butte Montmartre, le chevalet sous le bras. On le rencontre à l’œuvre rue Norvins, place du Tertre, mais aussi sur les quais de Seine croquant les bouquinistes et près de l’Ile de la Cité, peignant ses ponts et Notre Dame.

1945 Expose au “Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts” au Palais de Tokyo à Paris.

1948   Peintre connu de Montmartre, ses œuvres et effigies trônent dans des cafés de la Butte. Membre du Comité des dessinateurs humoristes, il expose au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, au Salon d’Automne, au Salon d’Hiver, au Salon des Humoristes.

A la belle saison il s’en va peindre en Bretagne, notamment à Douarnenez où les armateurs de thoniers et les marins pêcheurs apprécient ses tableaux.

Il expose à Quimper dans une galerie : « Bils multiplie les prises de vue fiévreuses, maisons grises, groupes de pêcheurs amassés confusément à l’ombre, déroulement d’un port, il a tout vu, tout noté avec la peur, dirait on de laisser envoler l’instant qui passe. Et l’on ne sait trop qu’admirer davantage de ses peintures à l’huile, si solides ou de ses gouaches et aquarelles qui rendent perceptible une certaine qualité de lumière bretonne, ce par quoi le port breton se distingue des autres ports de la côte, et cette sorte de dignité de la silhouette bretonne qui émut déjà d’autres grands peintres ».

Il sera également attiré par les paysages des Gorges du verdon, ceux des bords du Rhône et de sa Côte d’Azur natale.  

1968   Il s’éteint le 29 janvier à l’âge de quatre-vingt-cinq ans. Il est inhumé au cimetière des Batignolles à Paris (17e) dans le caveau familial.

Palette de l’artiste – 37 x 30

1972   Musée de Montmartre : exposition collective « La Vie de Paris » avec André Gill et Weal. « Bils, avec ses dessins humoristiques fantaisistes, avait une préférence pour le trait ferme et estompé à la fois et les tons doux et profonds ».

Œuvres dans les musées suivants :

  • Dessins au Musée de la Guerre à Vincennes (1932)
  • Ville de Paris
  • Dessins au Musée d’Histoire contemporaine (BDIC) aux Invalides (Paris)
  • Musée de Montmartre (Paris)
  • Fonds National d’Art Contemporain (FNAC)

(*) le pseudonyme de “Claude Bils” est parfois utilisé au lieu de “Bils”, notamment sur les sites de commissaires priseurs ou dans le dictionnaire des artistes de Montmartre, sans qu’aucun document ne vienne l’attester. L’artiste signait ses œuvres du simple pseudonyme “Bils”, sans prénom. Sa carte de Presse établie au nom de “Raymond Aynaud, dit Bils” est signée “Bils”. Nous retenons donc le pseudonyme “Bils”, sans prénom, en conformité avec la signature de ses œuvres.