Bils
(1883 – 1968) – Peintre, dessinateur, humoriste et caricaturiste
Paris | Bretagne |
Paysages | La Grande Guerre |
Le Cirque | Caricatures et Dessins de presse |
BILS : dessinateur humoriste et peintre
L’humoriste-caricaturiste : Passionné par le dessin et le portrait, Bils collabora aux journaux humoristiques et satiriques de son époque. Il couvre l’actualité par le dessin de Presse. Dessinateur judiciaire il réalise de nombreux dessins sur les avocats et leurs clients.
Il devient ainsi le collaborateur des principaux journaux humoristiques : « la Vie Parisienne », le « Comoedia Illustré », « Le Rire », « Fantasio », « Ridendo ». Il avait une préférence pour le trait ferme et estompé à la fois et les tons doux et profonds.
En 1908 il réalise une série de portraits dans un album sur l’Opéra dont de nombreuses caricatures de musiciens pour la revue S.I.M (Société Internationale de Musique).
Mobilisé le 2 août 1914, crayon en main, il croque la vie quotidienne des soldats au front malgré la violence des combats. Son talent s’affirme avec une série de scènes de la vie des tranchées publiées dans « Le Poilu », « La Baïonnette », « Le Rire Rouge », « Le Miroir », « Le Tord-boyaux », « Le Ver luisant », « Bellica », « Le Tuyau », « La Roulante », etc.
Ses thèmes favoris : Mêler le réalisme de la guerre avec le rire empathique pour soutenir les poilus, le comique de dérision en lien avec la vie en temps de paix ou de situation fondé sur l’insolite d’une scène, une situation inattendue. Il en est ainsi de deux poilus face à un paysage enneigé d’où émerge les pointes noires des piquets, supports de barbelés le long des tranchées, avec le commentaire : « les poètes appellent ça un manteau d’hermine ». Désastres et absurdité de la guerre qui brise les individus.
Après la Grande-Guerre, il poursuit sa carrière de dessinateur dans « Le Petit Parisien », « L’Assiette au beurre », « Paris Journal », « Gringoire », « Comoedia illustré ».
Au gré de l’actualité, il saisit sur le vif les traits des hommes et des femmes des milieux de la Bourse, du Barreau, de la Politique, de la Musique, du Théâtre, du Cirque. Par ses caricatures, incisives et engagées, il s’inscrit dans la continuité de Daumier.
Il couvre le congrès socialiste en 1930. Ses “gueules” sont publiées dans La Nouvelle revue socialiste.
Ses dessins de clowns, tout particulièrement ceux des frères FRATELLINI, sont très remarqués. Il connait un succès avec ses dessins du célèbre clown suisse GRÖCK.
En 1934 il expose au « Salon des Humoristes » une toile vigoureuse, un corps étendu au premier plan figurant la tragique échauffourée de la soirée du 6 février avec pour légende « Concorde !! ».
La même année, il couvre le procès STAVISKY. Le journal « Candide » écrira : « Parmi les dessinateurs qui se sont transformés en accusateurs publics (..) en faisant claquer le fouet de la satire, il faut citer Bils ». Un de ses dessins exposé au « Salon des Humoristes » représentant Madame STAVISKY à la barre sera décroché par la police.
Le peintre :
Parallèlement à sa carrière d’humoriste-caricaturiste, Bils s’installe avec son chevalet et ses pinceaux dans les rues de Montmartre ou le long des quais de Seine. Moins connu que ses dessins de presse, il pratique le genre paysage dans des couleurs souvent sombres qui confères une atmosphère parfois fantastique et mystérieuse aux lieux qu’il dépeint.
Il développe notamment un travail en séries, tel Claude Monet, reprenant le même motif sous des éclairages divers, selon les heures de la journée ou les saisons (le quai des orfèvres et le pont Saint Michel, la Place du Tertre, des rues de Montmartre : rue Norvins, rue des Saules, rue Cortot…).
Dans la continuité de Steinlen, il met en scène dans ses compositions un vagabond isolé qui arpente les rues et places désertes de la butte Montmartre ou les bords de Seine, tel un pauvre hère écrasé par sa condition dans l’immensité de ce qui l’entoure. Peut-être un double de lui-même ?
Dans sa quête d’effets lumineux, il cherche à s’approcher au plus près de la vérité matérielle du motif afin d’en restituer l’atmosphère. Avec cette technique, Il retrouve dans la peinture de paysages l’instantanéité qui s’exprime dans ses caricatures et dessins de Presse.
Dans les œuvres qu’il réalisent lors de séjours en Bretagne, notamment à Dournenez et Tréboul, ses ciels occupent souvent un espace prépondérant dans ses tableaux.
Ils déclinent toute une palette de bleu-vert-gris et rose, laissant deviner le tumulte du vent, des vagues et des marées qui rythment l’activité des pêcheurs sur le port.
Bils développe une palette de couleurs plus chaudes et lumineuses dans ses paysages du midi, à Toulouse, Albi et en Provence.
Œuvres dans les musées suivants :
- Dessins au Musée de la Guerre à Vincennes (1932)
- Ville de Paris
- Dessins au Musée d’Histoire contemporaine (BDIC) aux Invalides (Paris)
- Musée de Montmartre (Paris)
- Fonds national d’Art Contemporain (FNAC)